Comment changer de vie pour être plus heureux et faire du bien à la planète ? Suivez l’exemple… Jean-Jacques Fasquel était directeur du centre commercial Bercy Village il y a quelques années, il est aujourd’hui « maître-composteur »… en voilà un beau grand écart : comment passer de la consommation polluante à la création nourrissante ! Petit à petit l’homme qui commence à se passionner pour l’écologie a décidé de changer de vie : il quitte son poste et se met à changer son alimentation, sa banque, son électricité… et ses poubelles. Non seulement bien sûr il trie ses déchets et essaie même de ne plus en produire, ou le moins possible, mais surtout il s’intéresse de plus en plus au compost. Il a d’abord appris sur le tas, au fond de son jardin, avec du bon sens, des informations récupérées ça et là et de l’intuition, avant d’aller suivre une formation en Belgique de 2009 à 2011. Aujourd’hui il est expert en la matière car composter est tout un art qui s’apprend et se transmet, et c’est dorénavant ce qu’il fait avec passion, car maître-composteur est devenu une « vraie profession » – un peu grâce à lui d’ailleurs – qu’une centaine de personnes exercent actuellement en France. On peut devenir maître-composteur après une formation qu’a défini l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), aidée par Jean-Jacques Fasquel justement. C’est en 2008 qu’il a ouvert le premier site de compostage collectif à Paris rue de Reuilly dans le 12ème arrondissement, on en compte plus de 300 aujourd’hui dans la ville. Lui travaille maintenant pour la Coopaname (une coopérative d’emplois), il est consultant en développement durable, il donne également des conférences, accompagne des projets d’installation de composteurs, forme des collectivités locales, des bailleurs, des régies de quartier, des associations de locataires, établissements scolaires ou retraites… il écrit même des livres (Composter en ville, éditions Rustica) ! Il gagne 2 000 euros par mois, moitié moins que dans sa vie d’avant mais se dit mille fois plus heureux et on le croit. Sa vie a du sens et il est amoureux de ce qu’il fait, toujours guidé par cette volonté de transformer nos déchets organiques. Pour lui nos poubelles sont un trésor ! Il propose de comprendre le mot ordure en deux mots : l’or dure… en plus il parle le langage des oiseaux ?! On l’adore 🙂
@Crédit Photo : AnneLore Mesnage